Rencontrez notre équipe

TÉMOIGNAGE : POUR UNE ORGANISATION INTERNATIONALE SÉRIEUSE DES ARTS MARTIAUX DU MYANMAR

Par Alain-André Feschet
Président fondateur – World Bando Thaing Lethwei Federation

Une vision exprimée dès les années 2000

Au début des années 2000, lors d’un de mes séjours aux États-Unis, j’ai participé à une réunion de l’American Bando Association. J’ai alors expliqué que si nous voulions réellement préserver les traditions et soutenir les arts martiaux et sports de combat du Myanmar (Birmanie), il fallait créer une fédération internationale, et non simplement nationale.

J’ai mis en garde : une popularisation rapide et sans contrôle mènerait à la multiplication de pseudo fédérations, de faux maîtres, de diplômes sans valeur, de structures éphémères — comme ce qu’ont connu d’autres arts martiaux. Certains ont souri. Seuls Yu Meng-Jie et quelques hauts responsables de l’ABA ont soutenu cette idée.

La prophétie devenue réalité

En 2025, les faits me donnent raison. Il existe aujourd’hui des dizaines de “fédérations mondiales” sans légitimité, sans compétitions, sans programmes de formation sérieux. Chacun imprime des diplômes sur Word, s’autoproclame “grand maître”, “frère” ou “ambassadeur”, se tatoue quelques caractères orientaux… Pendant ce temps, les véritables pratiquants au Myanmar observent tout cela avec incompréhension, parfois avec ironie.

La dernière en date ? Une prétendue fédération mondiale basée au Kazakhstan, reconnue uniquement par elle-même, distribuant des grades sans aucune base réelle. Un exemple parmi tant d'autres.

La création de la World Bando Thaing Lethwei Federation

En 2005, avec l’accord officiel du Grand Maître U Maung GYI, nous avons fondé en France la World Bando Thaing Lethwei Federation (WBTLF).
Le but était clair : organiser, structurer et encadrer à l’international la diffusion des disciplines martiales du Myanmar.

Depuis 20 ans, nous avons :

• Organisé de nombreuses rencontres internationales ;

• Participé à des événements dans plusieurs pays d’Afrique et d’Europe ;

• Développé un réseau avec des représentants dans une trentaine de pays ;

• Établi des relations officielles avec certaines autorités du Myanmar.

Notre objectif n’est pas de tout contrôler, ni de prétendre détenir la vérité, mais au contraire de rassembler ceux qui veulent œuvrer sérieusement, avec respect pour les traditions, les pratiquants, les enseignants, et le peuple birman lui-même.

Adapter sans trahir : le cas du Lethwei et du Bando

Dans certains pays, la réglementation nous oblige à pratiquer le lethwei en version amateur, avec casque et protections. Cela peut sembler contraire à l’esprit du lethwei traditionnel, mais c’est le seul moyen de faire connaître cette discipline et d’en assurer une transmission légale et pédagogique.

Le bando, comme d’autres disciplines du Myanmar, se décline en de nombreuses écoles et formes.
Nous avons fait le choix de diffuser l’école de  U Maung GYI, reconnu mondialement, fils du célèbre Maître  U Bah Than GYI. Notre but est de faire connaître cette école, tout en continuant à travailler avec des experts au Myanmar pour préserver la richesse et la diversité de la discipline.

Construire du solide : organisation, formation, financement

Diffuser, former, organiser, protéger : cela demande du temps, des compétences, de l’énergie... et des moyens financiers.
C’est pourquoi :

• Nous demandons une participation modique aux pratiquants ;

• Nous insistons sur la formation sérieuse des enseignants ;

• Nous appelons les institutions et les passionnés à nous rejoindre dans ce projet structurant.

Le bando, ce n’est ni du karaté, ni du taekwondo.
Le lethwei, ce n’est pas du kickboxing avec des coups de tête.
Ce sont des disciplines à part entière, avec leur histoire, leurs styles, leurs exigences. Il est temps que cela soit compris et respecté.

Alain-André Feschet
Président fondateur
World Bando Thaing Lethwei Federation – France
Grenoble, 2025